Quand les Sarko-trafiquants de haut vol s’indignent de la petite fraude
Article écrit par Christophe Leclerc, article également disponible sur Agoravox
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La méthode est toujours la même : désigner Pierre pour que Paul lui casse la figure, pendant que les escrocs amis, masqués et protégés par leurs industries florissantes et en dégraissage lucratif, bardés de fiscalistes rompus à toutes les ficelles de lois qu’ils peuvent contourner, vident les caisses de l’État, déshabillent Pierre et Paul, et même femmes et enfants.
Après les immigrés, les Roms, les sans-papiers, les étudiants étrangers, les petits voyous des cités livrés à eux-mêmes, les associations caritatives (sauvées in extremis pour deux ans), les fainéants d’enseignants, de fonctionnaires et les malheureux Indignés, bien esseulés dans cette France qui s’aveugle, chassés à la matraque et aux lacrymogènes, voici, comme il était prévisible, l’intrépide avocat d’affaires qui nous ressort sa potion fielleuse et stigmatise à présent les pauvres auprès de celles et ceux qui ne le sont pas encore tout à fait.
On les désigne à la vindicte populaire, tous ces “profiteurs” du système, ces malades qui ne le sont qu’à moitié, ou même simplement fatigués de leurs ignobles conditions de travail, ces parents isolés qui ne le sont en fait pas tant que ça – un UMP imaginera-t-il des tests pour vérifier les heures et la fréquence des rapports sexuels des allocataires ? –, ces expatriés qui profitent de la carte Vitale et se font rembourser des soins alors qu’ils ne cotisent même plus – rendez-vous compte ! –, ces faux chômeurs qui bidouillent des bulletins de paie, ces travailleurs au noir parce qu’ils n’ont pas le choix pour vivre décemment, ces fraudeurs du droit au logement social et du RSA.
La voici, cette armée de gueux et de mendiants censée ruiner la France et contraindre ses pauvres gouvernants à fliquer davantage chaque délinquant potentiel, pardon, chaque citoyen !
Sur les 20 milliards de fraude ainsi martelés avec sa bonhomie d’assureur franc-maçon, Xavier Bertrand oublie de dire que seul le dixième de cette somme concerne les particuliers qui se débrouillent, qui essaient de survivre comme ils peuvent, les 18 milliards restants concernant la fraude de certains médecins, chirurgiens, pharmaciens, de certaines structures hospitalières et, bien entendu, massivement, celle des belles entreprises françaises qui négligent les cotisations patronales et salariales et sont des spécialistes de la fraude fiscale…
Mais il oublie aussi de dire que ces 2 milliards – le prix de 15 avions Rafale vieillissants que l’on n’arrive pas à fourguer aux armées étrangères, et pour cause – ne sont rien à côté des sommes colossales offertes en cadeau à des entreprises comme Total, Areva, EDF et tant d’autres, qu’elles ne sont rien non plus en regard des centaines de milliards détournés chaque année par les banques spéculatives dirigées par les grands amis et recapitalisées avec l’argent public du peuple sacrifié.
Les escrocs du capitalisme ont fabriqué la crise, et ils en profitent toujours plus – escroquer plus pour gagner plus ! – sur le dos des citoyens qui, eux, s’appauvrissent chaque jour davantage et cherchent des solutions pour pouvoir simplement survivre, simplement manger et avoir un toit, ces droits basiques inscrits dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, cette Déclaration que la France, signant sa mort dans les mains des marchés, sur les traces de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal ou de l’Italie, piétine vaillamment de son plus beau cynisme.
La politique des sarko-trafiquants, c’est de tondre les pauvres pour tricoter des pulls designs à ses bandes de riches frileux, c’est de les persécuter par tous les moyens pour leur prendre le peu qu’il leur reste. Et quand ils ne peuvent pas payer, on les incite, on les pousse au surendettement, on les harcèle de tous côtés pour qu’ils prennent des crédits immobiliers, des crédits à la consommation, renouvelables sans fin, avant naturellement de les mettre à la rue quand ils ne pourront plus rembourser. Et je sais de quoi je parle.
Cette mode de l’expulsion brutale à l’américaine est en train de gagner toute l’Europe ! En ce moment à Madrid, il y a 200 expulsions par jour de petits propriétaires surendettés ! Partout les mêmes images ignobles et violentes de ces banquiers voraces, de ces escrocs, flanqués d’huissiers et de policiers en nombre, qui viennent récupérer brutalement des biens vendus à des clients qu’ils savaient à l’avance, tôt ou tard, insolvables !
Les médias n’en parlent pas, forcément, c’est moins vendeur que les frasques de DSK, mais la France n’est pas épargnée, loin de là, et demain, à force de ne vouloir rien voir, elle sera frappée de plein fouet, dès le prochain plan de rigueur, inévitable, car les marchés n’en ont et n’en auront jamais assez ! Ils détruisent notre humanité et construisent “leur civilisation”.
Aujourd’hui, tout est bon pour arnaquer et dépouiller les pauvres. Même les malades de l’amiante dans le Pas-de-Calais, doivent rembourser, par décision de Justice – quelle Justice ? –, une grande partie des indemnités qu’ils avaient touchées il y a des années… La Justice des sarko-trafiquants sera donc même impitoyable avec des pauvres gens qui ont attrapé le cancer en travaillant trente ans dans une usine française qui, comme toujours, se moquait éperdument de leur santé et de leur vie ? Va-t-on, eux aussi, les déloger de chez eux, ces “vieux profiteurs”, à coups de matraque et de lacrymogènes pour récupérer la maison qu’ils ont restaurée avec cet argent qui leur était dû, oh combien, et que la bande de voyous a décidé à présent de récupérer ?
Chaque jour, les exemples sont là pour montrer que la France est gouvernée par des crapules cyniques et des profiteurs de misère, gouvernée par l’indécence et la folie du capitalisme.
Aujourd’hui, on traque les petits fraudeurs, les plus pauvres que vous, les premières victimes du système, les gratteurs de survie. Hier, c’était moi. Si personne ne se lève, si l’on se contente de subir ce coma paisible, résigné, bien français, demain, ce sera vous !
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