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Etudiant en art et ethnologie, rêveur et grand amateur de surfaces libres.

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Je m'intéresse particulièrement aux sujets politiques qu'ils soient sensibles ou non, je ne suis affilié à aucun groupe politique. Néanmoins je ne suis pas apolitique car je pense que chaque être humain est politique.

Les articles et documentaires que je partage ici posent des questions mais ne reflètent pas nécessairement mon point de vue dans sa totalité sauf si je suis l'auteur du document partagé.

J'ai créé cette plateforme afin de mettre en avant un certain type de contenu, d'informations qui me semblent pertinentes et je vous encourage à faire le tri à votre guise.

Le débat est ouvert !

Bonne visite !

PS : Vous pouvez aussi me retrouver sur http://99lefanzine.com/

Cleveland contre Wall Street


Le 11 janvier 2008, Josh Cohen et ses associés, avocats de la ville de Cleveland, assignent en justice les 21 banques qu’ils jugent responsables des saisies immobilières qui dévastent leur ville. 

Les banques de Wall Street qu’ils attaquent s’opposent par tous les moyens à l’ouverture d’une procédure. Cleveland vs Wall Street raconte l’histoire d’un procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès de cinéma, dont l’histoire, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels.











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Le champ journalistique et la télévision, Pierre Bourdieu (1996)


Deuxième partie des deux documentaires consacrés à la télévision par Pierre Bourdieu en 1996.
La première partie s'intitule "Sur la télévision".
Cette émission a été réalisée dans le cadre d'une série de cours du Collège de France.
Pierre Bourdieu retranscrira par la suite ces emissions dans son livre "Sur la télévision".






































1e partie : Sur la télévision, Pierre Bourdieu (1996)



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Sur la Télévision, Pierre Bourdieu (1996)


Première partie des deux documentaires consacrés à la télévision par Pierre Bourdieu en 1996.
La deuxième partie s'intitule "Le champ journalistique et la télévision".
Cette émission a été réalisée dans le cadre d'une série de cours du Collège de France.
Pierre Bourdieu retranscrira par la suite ces emissions dans son livre "Sur la télévision".





































2e partie : Le champ journalistique et la télévision, Pierre Bourdieu (1996)



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L’après présidentielle : chronique d’un Coup d’Etat annoncé ?


Source


« Ouvrons les yeux : l'orientation politique générale imposée avec obstination par Nicolas Sarkozy depuis cinq ans a très peu à voir avec la France réelle. Elle est la projection sur le corps social tout entier du cinéma intérieur de ses propres fantasmes infantiles. (...) Nicolas Sarkozy a enfermé le pays dans la citadelle de son moi assiégé et suspicieux. Il est urgent que la France, pays psychiquement occupé, se libère et retrouve confiance et vitalité. »
Agnès Antoine, philosophe, psychanalyste, EHESS, "La France, un pays psychiquement occupé", Libération, 17 avril 2012[1]


[1] Agnès Antoine,"La France, un pays psychiquement occupé", Libération, 17 avril 2012http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/16/la-france-un-pays-psychiquement-occupe_812094
N’ayons aucune crainte. La France, pays effectivement psychiquement occupé et salement secoué par un chef de gang, va se libérer et retrouver confiance et vitalité. 
Il lui importe préalablement de franchir et surmonter l’obstacle de l’après présidentielle, période très probablement difficile qui va se jouer sur le triple terrain économique, social et politique. 
-Economique, tout d’abord, en raison du choc probable d’une résistance de la finance à une nouvelle équipe gouvernementale perçue comme étant en porte-à-faux avec une idéologie obsolète et une mondialisation orientée « croissance » à laquelle elle est étrangère, sauf à renier ses idéaux. 
-Social, ensuite, en raison de la résistance d’une partie de la population à l’alternance au pouvoir (fidèle à une Droite qui se recompose déjà sur les prochains décombres de la coalition UMP), et du refus de tout le monde, face à une généralisation de la crise, d’en accepter les conséquences matérielles dans le quotidien lorsqu’elles deviendront plus visibles. 
-Politique, enfin, en raison de l’inadéquation entre une représentation parlementaire et une équipe gouvernementale qui, quelle qu’elle soit, bien qu’elles sachent sans doute qu’elles sont toutes deux condamnées à une perte rapide et entière de légitimité, n’ont peut-être pas encore réalisé qu’elles seront balayées par une nouvelle forme de coup d’Etat jusqu’à ce jour inédite. 
C’est qu’en effet nous avons assisté, tout au long du quinquennat qui s’achève et plus particulièrement dans les derniers mois d’accentuation de la crise financière internationale en générale, européenne en particulier, à la mise en place et au développement d’une nouvelle technique de coup d’Etat. 
Certes, il ne s’agit plus du modèle malapartien de coup d’Etat « old school » avec junte militaire, lunettes noires, casquettes à fronton, auto blindées et chars postés nuitamment à tous les carrefours, communiqués martiaux et bulletins d’information, interruption des communications et prise de contrôle des points névralgiques que constituent la radiodiffusion, l’usine électrique, les gares et aéroports et la banque centrale. Quoique, précisément, sur ce point, le fil rouge permet précisément de discerner une évolution du dispositif et des méthodes. 
Ce nouveau Coup d’Etat dont nous vivons les premiers développements est d’un tout nouveau genre. Il s’agit d’un coup d’Etat que nous proposons de qualifier de post-moderne, dirons-nous, à l’image du président post-moderne qu’auront été Nicolas Sarkozy en France et les nouvelles autorités installées dans les pays de l’UE au nom des mesures d’urgence économique qu’imposerait la situation de leurs pays respectifs (Grèce, Portugal, Italie, Espagne, pour commencer) entrés successivement dans la zone des cyclones. Voyez ici : http://www.pauljorion.com/blog/?cat=1
« Certes, comme l’écrit fort justement Julia Cagé, [1]Standard & Poor’sMoody’s et Fitch ne feront pas tomber le gouvernement français avant les élections du mois d’avril comme elles ont déjà renversé – coups d’Etat postmodernes, économiques et non plus militaires – les gouvernements irlandais, grec et italien.
Certes, Standard & Poor’sMoody’s et Fitch ne condamneront pas à la défaite le gouvernement actuel comme elles ont inexorablement condamné à la défaite le successeur au sein du parti socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero. »
 Le processus est beaucoup plus subtil, à l’image des réactions inquiètes consécutives à la mise en place d'un outil pour spéculer contre la dette française quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle, création perçue comme n’ayant peut être rien d'un hasard selon certains analystes ( Marc Fiorentino : Le 7 Mai la France sera attaquée).
 L’explication de ce coup d’Etat qui s’inscrit dans la durée tient au fait que la modification a déjà eu lieu. Elle entre simplement dans une deuxième phase, plus précise, plus accentuée, rendue plus efficace par l’urgence et l’incertitude des événements à venir, ces élections qui pourraient menacer de bouleverser tout un système fondé sur une mise en œuvre de cette « stratégie du choc » amplement décrite par Naomi Klein.[2]
 Comme on peut désormais le voir avec du recul, la portée potentielle de l’inflexion des politiques publiques par les agences de notation était en août 2008 – au moment de la faillite de Lehman Brothers dont l’hydre à trois têtes (, Standard & Poor’sMoody’s et Fitch  ) était en partie responsable – insoupçonnée. Trois ans plus tard, en janvier 2012, les exemples espagnol, français, grec et italien suffisent à eux seuls à donner froid dans le dos, sans même qu’il ne soit nécessaire de convoquer les désespoirs irlandais et portugais.[3]

 Pas encore convaincu ? Prenez le temps de visionner cette vidéo : 

Pourquoi un Coup d’Etat à venir serait-il donc possible ? Pour la simple raison que ses prémisses sont déjà opérationnelles. Mais surtout pour la simple raison que les puissances financières qui ont pris en main l’Europe et en son sein les économies fragiles qu’elles ont structurellement contribué à naufrager ne vont pas accepter sans réagir de capituler devant un mouvement de transition ou d’alternance démocratique susceptible de vouloir mettre un terme ou infléchir leurs agissements.
Parlons clair : s’il est élu, ou M. Hollande se soumet, ou il se prépare un avenir qui, poussé à l’extrême, serait celui d’une « spirale »[4] identique dans son essence à cet enchaînement qui a conduit à ce type d’interruption brutale d’un processus démocratique que connaît parfois la vie politique. S'il est réélu, M. Sarkozy s'expose à une stratégie de confrontation avec une société dont l'engagement politique traduira une réaction de rejet qui ira en s'accentuant, nourrissant l'exacerbation assurée d'un conflit politique que viendra attiser la phase à venir de la crise économique dans laquelle la France est désormais entrée.http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/plans-sociaux-l-p-e-damocl-s-futur-pr-sident-246638
 Désireux de réfléchir plus avant sur le bien fondé de cette hypothèse devenue analyse, le lecteur méditera utilement sur cette approche que vient conforter Alain-Marc Rieu dans un article dont la lecture s’impose à ce stade avec les propos qui suivent :
« Contre la solidarité supposée ou réelle des gouvernements conservateurs en Europe, l’arrivée au pouvoir en France d’un gouvernement social-démocrate ouvrirait effectivement un conflit de pouvoir entre le système financier et les gouvernements démocratiques. De fait, il n’est pas dans l’intérêt du système financier, des banques et des gouvernements conservateurs, y compris des Etats-Unis, qu’un tel conflit éclate au grand jour des médias et des opinions publiques. Un conflit ouvert apporterait la preuve que nos sociétés sont désormais au-delà de la démocratie. »[5]
 Ce point n’est-il pas déjà franchi ?
 On ne résiste pas au souci de citer ici les premiers termes de l’analyse que donne Pierre Sarton du Joncha (6) lequel écrit fort justement que : « Le retour des tensions sur la liquidité du marché financier européen après l’émission nominale de plus de mille milliards d’euro par la BCE signale le décrochage irrémédiable de la croissance réelle sous une dette mondiale hors de contrôle. Le nouveau président français dépositaire éminent de l’autorité financière des États sera sans délai confronté à des arbitrages radicaux sur l’avenir de l’euro, sur le sauvetage du système financier international et sur la liquidité des échanges internationaux. »


[1] Julia Cagé pour Cartes sur Table, Acte III : La victoire citoyenne : bientôt le printemps, lundi 05 mars 2012, Non Fiction, http://www.nonfiction.fr/article-5547-acte_iii__la_victoire_citoyenne__bientot_le_printemps.htm
 [3] Julia Cagé pour Cartes sur Table, Acte I : La prise de conscience ou le début de l'hiver occidental, mercredi 22 février 2012, Non Fiction,
[5] La stratégie du trou noir est-elle démocratique ? Alain-Marc Rieu P. 5
Alain-Marc Rieu, professeur, Faculté de Philosophie, Université de Lyon-Jean Moulin Institut d’Asie Orientale ENS Lyon : http://www.scribd.com/doc/90034923/Strategie-du-trou-noir

Notes complémentaires : 
Samedi 14 avril 2012 : 
Zone euro : la fin des illusions, par Jacques Sapir, économiste. 
« Si l’on ne veut pas que cette crise emporte avec elle tous les acquis sociaux de ces cinquante dernières années et plonge l’Europe dans la misère et le désespoir, il ne nous reste que deux solutions :
- soit on peut renégocier en profondeur, et non à la marge, le Pacte budgétaire, mais il convient de le faire sur la base de mesures unilatérales et en assumant le risque d’une rupture au sein des pays de la zone euro ;
- soit il faudra déconstruire cette dernière, et le plus vite sera le mieux.
Ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy ne sont prêts à l’une ou à l’autre de ces options. L’avenir de la France s’annonce donc fort sombre. » 
On se reportera aussi avec intérêt aux contributions collationnées sur Agoravox : 

Le journalisme orwellien soumis à un "égalitarisme étouffant"


Source


Seulement dans les quinze jours précédant l'élection présidentielle, le CSA impose une égalité de temps de parole entre les dix candidats. Se prenant pour des citoyens, ces derniers s'autorisent à user ce ce droit exorbitant pour intervenir sur les chaînes publiques et privées, ce qui est perçu par certains journalistes comme l'effet scandaleux d'un «  égalitarisme étouffant » (dixit Bruno Dive, Sud-Ouest du 13 avril 2012, La dernière élection du 20ème siècle). Probablement inspiré par la morgue et la suffisance de grands modèles nationaux, tels Aphatie sur Canal Plus, ou Haziza sur LCP, l'éditorialiste de presse régionale ne résiste pas à l'envie d'exprimer, lui aussi, son mépris des candidats « inconnus » et des idées qu'ils prétendent porter.

On lit dans la presse de grande diffusion (par exemple, Sud-Ouest du 13 avril 2012, sous la plume de Bruno Dive) une opinion largement exprimée par d'autres médias du courant dominant (mainstream), selon laquelle l'égalité de temps de parole entre les candidats à la présidence de la République, telle qu'exigée par le CSA (seulement dans les quinze jours précédant le premier tour), serait affreusement ennuyeuse et, pour tout dire, proprement insupportable, car elle laisserait la parole à des « inconnus » alors que, selon ces grands démocrates de la presse, à la place de cet « égalitarisme étouffant », le « public » n'attendrait de ne voir s'exprimer que les principaux candidats, comprenons surtout les deux principaux, qui ont « une vraie chance » d'être finalement élus.
Se réclamant à tout bout de champ de la « démocratie », des journalistes professionnels infiniment soucieux des « droits de l'homme » hors de nos frontières, sont tout étonnés de voir que, chez nous, des opinions et des candidats ordinairement étrangers à leur grande curiosité professionnelle (en un mot, censurés), occupent depuis quelques jours un temps de parole scandaleusement égal aux « grands » candidats (ceux que les médias ont choisi et promu sans mesure depuis des mois et des années).
Pour ces journalistes indignés, le « même pas connu » n'est pas audible. Ses idées sont a priori sans valeur, preuve que ce qui compte pour eux ce n'est plus l'idée mais l'image, le contenu mais le contenant. Mac Luhan l'avait bien annoncé voici plus d'un demi-siècle : le message c'est le média.
Dans la logique de ces professionnels tellement incommodés par les « petits » candidats « même pas connus », on pourrait aussi bien se demander pourquoi perdre du temps avec une élection au suffrage universel puisque les sondages ont déjà désigné le vainqueur et que la presse dominante n'a pas de temps à perdre avec les vaincus, ni de respect à leur offrir, bien évidemment.
Pour le journaliste mainstream qui a bien compris son métier, le débat d'idées contient une double incongruité : les idées et le débat. A ses yeux, les « idées » acceptables ne peuvent être que celles de la soumission idéologique au système (type Hollande ou Sarkozy, pour rester dans le domaine du visible). Quant au débat, il n'est concevable que comme simulacre entre « gens connus », c'est-à-dire entre figurants déjà adoubés par l'oligarchie financière propriétaire des médias et du monde. Tout le reste est du temps perdu, ce précieux « temps de cerveau disponible » pendant lequel il serait navrant de faire réfléchir le « public » au lieu de l'éduquer à la consommation hébétée de marchandises et de bobards.
Pour les médias dominants, le peuple pensant n'existe pas ; ce qui existe dans leurs conceptions c'est le « public » appelé aussi « l'opinion », ou alors des « populations », à la rigueur des « parts de marché », c'est-à-dire des ahuris sans autre lien social que la marchandise ou le spectacle convenu.
Leur tenir un langage de raison et de conscience politique n'a pas de sens. C'est du temps perdu.
Le journaliste orwellien est tellement conditionné lui-même par le conditionnement global auquel il participe à longueur d'année, qu'il est stupéfié par la simple possibilité, offerte pendant quinze petits jours tous les cinq ans, de laisser s'exprimer des idées non conformes au modèle dominant.
C'est juste ce que nous voulions faire constater : le système d'ahurissement des masses fonctionne en autonomie. Pas besoin de s'appeler Aphatie, Haziza ou Denisot, les acteurs ordinaires de la presse ordinaire se passent de consignes individuelles, ils savent spontanément se situer du côté de la privation d'idées et de débat. C'est devenu un réflexe.
Bravo ! De jolis réflexes qui augurent d'une belle réussite professionnelle.
J.P.

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The Economist prévient les français : Gare à vous !


Source


Dans son édition du 31 mars 2012, l’hebdomadaire britannique The Economist a fait sa couverture sur ce titre “France : le déni”, l’élection la plus frivole du monde occidental. L’article est disponible en ligne sur http://www.economist.com/node/21551478


Le déjeuner sur l’herbe

Le numéro a fait du bruit dans le landerneau des commentateurs français. Rappelons ici que The Economist est un des journaux les plus influents de la planète. Tirant à 1,5 millions d’exemplaires, 50% de plus qu’en 2000, le journal défie la crise de la presse écrite. Lu par les décideurs économiques mais aussi politiques, vous le trouverez en bonne place dans la plupart des aéroports du monde au même titre que Cosmopolitan et Psychologies. Fondé en 1843 pour promouvoir la liberté du commerce (Free-trade), l’hebdomadaire est une des voix des “marchés” au même titre que son actionnaire à 50%, le Financial Times ou encore le Wall Street Journal.


Que nous dit The Economist ?
  1. Les réformes en cours en Europe revigorent l’observateur. MM. Monti en Italie et Rajoy en Espagne s’attaquent au marché du travail (entendez par là qu’ils démantèlent le droit du travail et les droits syndicaux) et les Grecs malgré leurs problèmes ont compris que le temps de la dépense sans limite et de l’évasion fiscale est fini.
  2. Seule la France n’a pas compris que les temps ont changé. Les fondamentaux sont mauvais : dette publique à 90% du PIB et en augmentation, exportations stagnantes alors que celles de l’Allemagne progressent.
  3. Les politiciens français sont face à une population qui, quasi-seule dans ce cas dans le monde développé, croit que la mondialisation est une menace aveugle plutôt qu’une source de prospérité. Donc, les politiques font des promesses extravagantes. Beaucoup de patrons français s’accrochent à l’espoir, qu’une fois élu, le nouveau président, quelque qu’il soit, se rendra à la raison, oubliera ses promesses et poursuivra le même programme de réformes que les autres gouvernements européens. The Economist doute toutefois que cela sera possible.
  4. En fait, le journal voit une possibilité encore plus inquiétante que le manque de sincérité, c’est celle que MM. Sarkozy et Hollande croient vraiment ce qu’ils disent (sic). Et avec M. Hollande, le vainqueur le plus probable, ceci pourrait avoir des conséquences dramatiques. The Economist rappelle le précédent de 1981. Il fallut deux dévaluations et des mois de “punitions” par les marchés pour forcer M. Mitterrand à faire marche arrière. Or, The Economist ajoute qu’à l’époque, il y avait le contrôle des changes, un marché commun beaucoup moins intégré et pas de monnaie unique. En mai 2012, quelques semaines, non des années seraient suffisantes aux investisseurs pour assécher le marché des titres de la dette souveraine française. Même avec M. Sarkozy, ce risque ne disparaitra pas bien qu’il ne propose rien d’aussi stupide qu’un taux d’imposition à 75%. Et le journal de conclure en déplorant qu’aucun candidat ne propose les réformes radicales et la réduction structurelle des dépenses dont la France aurait besoin.

Il est tout de même remarquable que des vues aussi biaisées soient la vulgate de la pensée économique et politique actuelle. Commentons les quatre affirmations que nous avons relevées :

  1. La réforme-démantèlement du droit du travail et des droits syndicaux en cours en Italie et en Espagne a été effectué dans les années 1980 par Mme Thatcher et M. Reagan. Donc, le Royaume Uni et les Etats-Unis ont accompli les “bonnes” réformes que l’Europe continentale, à l’exception de l’Allemagne, tarderait à faire. Par conséquent, les deux pays que séparent un océan et la même langue devraient avoir des résultats bien meilleurs que ceux de la France.

  2. Or, qu’en est-il ?
    * Déficit public en pourcentage du PIB cumulé à fin 2010 : Etats-Unis, 89%, France, 84%, Royaume-Uni, 79% et Allemagne... 79%.
    3 Déficit public annuel en 2012 en pourcentage du PIB selon les propres statistiques de The Economist : Etats-Unis -7,8%, Royaume-Uni, -7,6%, France -4,7%... Sauf erreur de ma part, les dettes publiques des deux pays anglo-saxons croitront en 2012 encore plus vite que celle de la France et sont à un niveau comparable voire supérieur pour les Etats-Unis.
    * Pour les déficits de la balance courante prévus en 2012, indicateur qui mesure ce que le pays doit emprunter à l’étranger, les Etats-Unis sont en pourcentage du PIB à -3%, le Royaume-Uni à -1,4% et la France à -2,1%. Pas de quoi pavoiser donc pour les soit-disant bons élèves. Tout le monde semble logé à la même enseigne.
    * Quand on compare l’évolution de la dette publique entre 2006 et 2010, mesurant ainsi une sorte de cout de la crise, on voit que la dette publique du Royaume-Uni est passée de 43% à 77% du PIB soit une augmentation de 34%. Celle des Etats-Unis est passée de 65% à 89% soit 24% de plus alors que celle de la France a cru de 17%. Notons que l’Italie de l’infâme Berlusconi a augmenté sa dette publique de 11% pendant la crise. Bien sûr, l’Italie était beaucoup plus endettée en 2006. Il reste que la France fait plutôt mieux que les anglo-saxons. On voit donc que The Economist utilise les données macro-économiques de façon sélective, sans les mettre en perspective et sans les comparer. Le but est d’asséner son message qui est clairement idéologique. Source : CIA factbook 
    1

  3. Selon The Economist, la mondialisation est par définition bonne et apporte la prospérité. Les Grecs et les Argentins qui vivent ou ont vécu un désastre social, les Russes dont la transition vers l’économie de marché aura couté dix ans d’espérance de vie apprécieront. Il en va de même des pays du Sud qui restent exportateurs nets de capitaux vers le Nord. La Chine elle-même paie un lourd tribut en termes écologiques et sociaux pour ses excédents commerciaux. Entre 2000 et 2010, les salaires allemands ont baissé en termes réels, c’est-à-dire déduction faite de l’inflation, de 2,5%. Cette baisse a atteint 20% pour les bas salaires.2 L’espérance de vie des 15% les plus pauvres a baissé en Allemagne sur la dernière décennie. Comment mesurer ces “externalités” de la mondialisation ?
     
  4. Enfin, et ce me semble le plus intéressant, The Economist ne nous promet pas les chars soviétiques à Paris en cas de victoire de M. Hollande mais plutôt les traders de Goldman Sachs. Sans fard, le magazine annonce que quelques semaines suffiront aux marchés pour faire capituler n’importe quel gouvernement français. Dans son style assez inimitable, The Economist se demande crument comment il se fait que les électeurs français et leurs responsables politiques soient assez stupides pour ne pas s’en rendre compte. Pour ce dernier point, nous pouvons faire toute confiance au journal. Il soutiendra et justifiera de toute sa crédibilité pseudo-scientifique ce qui sera une attaque spéculative coordonnée.

 En fait, il me semble que, sans doute involontairement, l’hebdomadaire britannique conforte les candidats souverainistes. En effet, Mme Le Pen et M. Dupont-Aignant vont répétant que l’Euro ne donne pas de marge de manoeuvre à la France. La politique proposée par M. Mélenchon est encore plus anathème pour The Economist et pourtant Jean-Luc Mélenchon n’en tire pas la conclusion que, pour la mener, il faudrait sortir de l’Euro. C’est ce que M. Mitterrand avait finalement décidé de ne pas faire en choisissant de rester dans le Système Monétaire Européen (SME) en 1983. S’il y a une frivolité des hommes politiques français, c’est celle de ne pas dire qu’en effet, les marchés financiers vont se déchainer si on ne se comporte pas comme ils le souhaitent. Il faut excepter des frivoles M. Sarkozy qui est le candidat désigné par les marchés et par ses pairs en Europe. Les autres candidats, M. Hollande en tête, me semblent manquer de clarté en ne préparant pas l’électorat au fait qu’il y a un prix à payer pour mener la politique qu’ils proposent. Relancer par la consommation sans intervenir sur le commerce aux frontières, c’est-à-dire par des mesures protectionnistes incompatibles avec les règles européennes, creusera le déficit commercial comme en 1981. Et alors, ne pas changer les règles du jeu monétaire rendra très difficile le financement de la dette publique et coutera beaucoup plus cher. Les capitaux fuiront en masse. Ce scénario est déjà à l’oeuvre en Hongrie qui elle, n’est pas dans la zone Euro. Promettre du sang et des larmes est britannique, pas électoraliste.

Par ailleurs, on voit que, sous couvert d’expertise économique, The Economist ne se gêne pas pour intervenir sans complexe de manière partisane et biaisée dans le débat politique. Cette utilisation de la science économique à des fins idéologiques est bien connue et a fait l’objet de nombreuses publications récentes.3

1 Le classement des dettes publiques proposés par Wikipedia est celui du CIA factbook :http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_dette_publique


3 Pour la situation en France, lire Laurent Mauduit, Les imposteurs de l’économie, Avril 2012. Pour les Etats-Unis, voir le remarquable documentaire de Charles Fergusson Inside Jobs (2010) et pour une analyse universitaire, lire “The Puzzle of Modern Economics, Science or Ideology ?”, Roger E. Backhouse (2010).







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