Megaupload fermé : l’empire contre-attaque !
Article source d'Agoravox
Écrit par Ronny pour Agoravox
Cependant, la question de la légalité de cette fermeture se pose. Tout d’abord Megaupload ne mettait pas en ligne que des films ou des séries, mais hébergeait également des vidéos professionnelles partagées par des centres de recherche et des entreprises. Ceux-ci sont donc à ce jour dans l’impossibilité de retrouver leurs données. Par ailleurs, l’hébergeur ne peut être a priori poursuivi par les auteurs des œuvres hébergées. En effet, seul l'internaute qui met en ligne des œuvres protégées par le droit d'auteur - sans autorisation - commet un délit de contrefaçon de droit d'auteur, même si cette mise à disposition n’est pas faite à titre onéreux. En doit français, l'hébergeur reste civilement et pénalement non responsable, sauf si il a été prévenu du fait qu’il hébergeait des fichiers protégés par le droit d’auteur et qu’il a refusé de les retirer de ses serveurs ou de son site. Quant aux internautes qui regardent ces fichiers en streaming, ils ne risquent rien tant qu’ils ne les ont pas téléchargés, auquel cas ils pourraient être accusés de recel. Tout cela est remis en cause par les lois SOPA/PIPA en discussion aux Etats-Unis, qui permettront de faire fermer n’importe quel site internet hébergeant des fichiers protégés par le droit d’auteurs (voir les articles récents sur ce sujet sur Avox). On peut donc aussi craindre le pire pour You Tube et Daily Motion par exemple dont les responsables pourraient être arrêtés sur la base de ces lois américaines.
La fermeture de Megaupload se double par ailleurs de l’arrestation de 7 personnes, et de leur inculpation aux États-Unis. On retrouve Kim Dotcom (ou Kimble), pseudonyme de Kim Schmitz, entrepreneur allemand connu pour avoir été un hacker condamné pour fraude à al carte de crédit, et PDG de Megaupload, résidant à Hong Kong. Selon le site « Korben.info », ont aussi été arrêtés en Nouvelle Zélande « Finn Batato, le directeur du marketing, basé en Allemagne, et Bram van der Kolk, un néerlandais habitant entre les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, qui gère toute l'infrastructure réseau ». Ont échappé au coup de filet Julius Bencko, designer, Sven Echternach, directeur technique et Andrus Nomm, un Estionien résident en Turquie et en Estonie, développeur en chef des produits de la galaxie Megaupload. Tous trois sont actuellement en fuite. L’entreprise était essentiellement basée à Hong Kong, mais une partie des serveurs se trouvaient en Virginie.
Au travers de cette fermeture, c’est un volonté de mettre un terme au partage de fichiers sur internet et au streaming qui a animé le FBI, via le autorités américaines probablement soumises à un lobbying fort de « l’empire » de l’industrie audiovisuelle américaine et internationale, et en particulier de la Motion Picture Association of America (MPAA), représentant les six plus grands studios d’Hollywood.
Cette action marquante sera-t-elle suffisante pour empêcher les internautes de recourir au streaming, il faut en douter. Tout d’abord, rien ne dit que cette action est légale, au contraire. Ensuite, seule une partie des serveurs de Megaupload sont situés sur le territoire américain, loués à la société Carpathia Hosting en Virginie. Il est très probable que des hébergements miroirs existent ailleurs dans le monde. Ensuite, il suffit de taper streaming série dans Google ou Bing, pour que plusieurs sites semblables à Megaupload apparaissent. Des sites référenceurs tels que alloshowtv.com proposent également des liens vers d’autres hébergeurs… Bref, la partie n’est pas gagnée pour l’empire audiovisuel américain. Par ailleurs, le site du ministère de la justice américain a été piraté par des hackers dès l’annonce de la fermeture de Megaupload, et il est probable que plusieurs sites gouvernementaux feront l’objet d’attaques par déni de service dans les heures ou les jours à venir.
Le plus remarquable dans cette histoire est que les autorités américaines ont été bien plus promptes à faire fermer un site internet, d’une façon dont la légalité reste à débattre, qu’elles ne l’ont été à fermer le site de Guantanamo où sont détenues en toutes illégalité depuis 10 ans des personnes dont bon nombre n’ont même pas été jugées, ni même inculpées… Dans l’Amérique d’ aujourd’hui, et probablement dans celle de demain, les intérêts financiers sont donc plus importants que ne le sont les considérations éthiques. Glaçant.
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Megaupload est un site de stockage de données mondialement connu. Il occupait la 13ème position parmi les sites les plus visités. Il vient d’être fermé le 19 janvier au soir par le FBI.
Megaupload accueille sur ses serveurs des centaines de milliers de fichiers, essentiellement des vidéos mises en partage entre utilisateurs. De nombreux de ces fichiers sont de fait des films, séries ou dessins animés que l’on peut visionner en streaming. Considérant que cette mise à disposition aurait fait perdre plus de 500 millions de dollars aux ayant-droits, le FBI vient de procéder à la fermeture des sites de la galaxie Megaupload, tels que Megavideo, et Vestor Ltd. Le FBI prétend là avoir neutralisé « une organisation criminelle internationale accusée de piratage massif de nombreuses œuvres soumises au droit d’auteur ». Effectivement, Megaupload c’est plus de25 millions de visites par jour et plus de 150 millions d’internautes membres de la communauté. Cependant, la question de la légalité de cette fermeture se pose. Tout d’abord Megaupload ne mettait pas en ligne que des films ou des séries, mais hébergeait également des vidéos professionnelles partagées par des centres de recherche et des entreprises. Ceux-ci sont donc à ce jour dans l’impossibilité de retrouver leurs données. Par ailleurs, l’hébergeur ne peut être a priori poursuivi par les auteurs des œuvres hébergées. En effet, seul l'internaute qui met en ligne des œuvres protégées par le droit d'auteur - sans autorisation - commet un délit de contrefaçon de droit d'auteur, même si cette mise à disposition n’est pas faite à titre onéreux. En doit français, l'hébergeur reste civilement et pénalement non responsable, sauf si il a été prévenu du fait qu’il hébergeait des fichiers protégés par le droit d’auteur et qu’il a refusé de les retirer de ses serveurs ou de son site. Quant aux internautes qui regardent ces fichiers en streaming, ils ne risquent rien tant qu’ils ne les ont pas téléchargés, auquel cas ils pourraient être accusés de recel. Tout cela est remis en cause par les lois SOPA/PIPA en discussion aux Etats-Unis, qui permettront de faire fermer n’importe quel site internet hébergeant des fichiers protégés par le droit d’auteurs (voir les articles récents sur ce sujet sur Avox). On peut donc aussi craindre le pire pour You Tube et Daily Motion par exemple dont les responsables pourraient être arrêtés sur la base de ces lois américaines.
La fermeture de Megaupload se double par ailleurs de l’arrestation de 7 personnes, et de leur inculpation aux États-Unis. On retrouve Kim Dotcom (ou Kimble), pseudonyme de Kim Schmitz, entrepreneur allemand connu pour avoir été un hacker condamné pour fraude à al carte de crédit, et PDG de Megaupload, résidant à Hong Kong. Selon le site « Korben.info », ont aussi été arrêtés en Nouvelle Zélande « Finn Batato, le directeur du marketing, basé en Allemagne, et Bram van der Kolk, un néerlandais habitant entre les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande, qui gère toute l'infrastructure réseau ». Ont échappé au coup de filet Julius Bencko, designer, Sven Echternach, directeur technique et Andrus Nomm, un Estionien résident en Turquie et en Estonie, développeur en chef des produits de la galaxie Megaupload. Tous trois sont actuellement en fuite. L’entreprise était essentiellement basée à Hong Kong, mais une partie des serveurs se trouvaient en Virginie.
Au travers de cette fermeture, c’est un volonté de mettre un terme au partage de fichiers sur internet et au streaming qui a animé le FBI, via le autorités américaines probablement soumises à un lobbying fort de « l’empire » de l’industrie audiovisuelle américaine et internationale, et en particulier de la Motion Picture Association of America (MPAA), représentant les six plus grands studios d’Hollywood.
Cette action marquante sera-t-elle suffisante pour empêcher les internautes de recourir au streaming, il faut en douter. Tout d’abord, rien ne dit que cette action est légale, au contraire. Ensuite, seule une partie des serveurs de Megaupload sont situés sur le territoire américain, loués à la société Carpathia Hosting en Virginie. Il est très probable que des hébergements miroirs existent ailleurs dans le monde. Ensuite, il suffit de taper streaming série dans Google ou Bing, pour que plusieurs sites semblables à Megaupload apparaissent. Des sites référenceurs tels que alloshowtv.com proposent également des liens vers d’autres hébergeurs… Bref, la partie n’est pas gagnée pour l’empire audiovisuel américain. Par ailleurs, le site du ministère de la justice américain a été piraté par des hackers dès l’annonce de la fermeture de Megaupload, et il est probable que plusieurs sites gouvernementaux feront l’objet d’attaques par déni de service dans les heures ou les jours à venir.
Le plus remarquable dans cette histoire est que les autorités américaines ont été bien plus promptes à faire fermer un site internet, d’une façon dont la légalité reste à débattre, qu’elles ne l’ont été à fermer le site de Guantanamo où sont détenues en toutes illégalité depuis 10 ans des personnes dont bon nombre n’ont même pas été jugées, ni même inculpées… Dans l’Amérique d’ aujourd’hui, et probablement dans celle de demain, les intérêts financiers sont donc plus importants que ne le sont les considérations éthiques. Glaçant.
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