Ben Laden est mort ! Ah bon ! Mais depuis quand ?
Article source du site de René Balme publié sur Agoravox
L’annonce de la mort de Ben Laden a comblé de joie le bon peuple américain en liesse. Ainsi donc, l’ennemi public N°1 de l’axe du bien et de nos « démocraties » occidentales s’est fait cueillir comme un débutant... si l’on en croit la presse nationale et internationale au diapason qui récite et recopie les dépêches d’agence. Et publie aussi des photos truquées, ainsi que nous le rapporte La Dépèche, reprenant un information publiée par l’AFP. Sans doute pour rendre crédible cette annonce qui tombe a point nommé pour Obama dont la popularité s’était quelque peu effritée ces derniers temps. Que ne feraient pas les Bilderberg et autres Council on Foreign Relations ou CFR pour garder la mainmise sur les USA et accessoirement le Monde.
Personne pour se poser la question de la véracité des faits en ce 2 mai 2011, d’autant que les restes du défunt n’ont pas été exhibés, mais jetés à la mer (!) ont affirmé plusieurs médias étatsuniens. Et l’on nous a bien fait comprendre que nous devions croire la version officielle donnée par la Maison Blanche qui annonçait, sans rire : « justice est faite... ». Pour Obama, la justice consiste a dégommer et à flinguer puis à se débarrasser du corps, devenu gênant, mais non pas à juger. Cette justice expéditive qui a toujours fait la réputation de l’autoproclamée « première démocratie au monde » a fait des émules, il est vrai. Les morts sont moins bavards que les vivants... et moins encombrants.
- Montage de deux photos dont celle présentée comme étant celle de ben Laden mort AFP
France Inter, qui se veut être de plus en plus la « voix de son maître » n’a pas failli à sa réputation et a, depuis très tôt le matin - et jusqu’à très tard le soir n’en doutons pas - diffusé la seule, l’unique et la vrai information : « Les forces spéciales américaines ont échangé des tirs et Ben Laden est tombé sous les balles américaines ». Alléluia, le jour même de la canonisation de Jean-Paul II, innocemment envoyé au Vatican en 1978 pour y être « élu » pape - et terminer le boulot que l’on sait - la nouvelle revêt une signification qui va au-delà du politique. Canonisation par le Vatican du côté des bons, les catholiques, et liquidation par les USA du côté des méchants, les musulmans. Le message est clair et doit être imprimé dans tous les cerveaux de la planète. La presse est priée de relayer, ad nauseam l’info sous peine de se faire traiter de conspirationniste et, pire encore, de négationniste.
Pour avoir été de ceux qui ont fortement critiqué la version officielle du 11 septembre, j’en sais quelque chose ; mais cela ne m’empêchera nullement de m’interroger sur la liquidation de Oussama ben Laden, à un moment qui, curieusement, semble être excellent pour Obama mais aussi pour d’autres.
En outre, que les services secrets américains aient mis 10 ans pour localiser l’ennemi N°1 ne semble poser de problème à personne tant il est reconnu par tous les « spécialistes » en Al-Qaida et autres consultants en terrorisme réunis pour l’occasion que les montagnes d’Afghanistan et celles du Pakistan sont impénétrables. Tout le monde le sait bien et nous devons nous en persuader, nous, pauvres quidams qui ne connaissons rien à la difficulté de géolocaliser un individu en ce XXIème siècle.
Une page est tournée. La succession est ouverte nous ont rabâché les médias, toute cette journée. Gageons que le prochain ennemi N°1 soit plus ignoble encore que Oussama ben Laden si tous ceux qui ont décidé de nous tenir en haleine pendant les dix prochaines années veulent demeurer crédibles.
Dans le domaine de la surenchère, existe-t-il un seuil au-delà duquel l’on est appelé à se tordre de rire plutôt que de terreur ?
La question reste posée.