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Nucléaire, explosion des prix !


Source (écrit par Oliver Cabanel)



A la lumière du rapport de la Cour des Comptes qui vient de paraître, on découvre l’étendue de la facture nucléaire, rapport encore bien éloigné de la réalité.

227,8 milliards d’euros, c’est le chiffre annoncé par la Cour des Comptes dans un rapport accablant concernant les investissements dans l’électricité nucléaire en France, ajoutant qu’il reste de grosses zones d’incertitude. lien

Les dépenses passées se montent à 188 milliards d’euros, 121 milliards c’est le cout du parc actuel des 58 réacteurs, 12 milliards c’est ce qu’a coûté « Superphénix  », 19 milliards, c’est le coût du cycle du combustible, et 55 milliards correspondent aux investissements en matière de recherche et de développement (lien) sauf que pour « super » phénix, il manque une donnée essentielle, le cout du démantèlement.

Rappelons que cette installation qui se voulait révolutionnaire n’a fonctionné que 176 jours en dix ans et qu’elle est en cours de démantèlement.

Sa construction a coûté 12 milliards d’euros, et sa déconstruction, estimée à l’époque à 900 millions d’euros, coutera en fin de compte entre 9 et 18 milliards d’euros, comme l’avait écrit Isabelle Barré dans un article récent du « Canard Enchaîné », soit beaucoup plus que prévu. lien

Or, constatant l’écart entre la prévision et la réalité, si on applique une simple règle de trois aux 19 centrales nucléaires françaises, leur démantèlement coutera autant que leur construction, c'est-à-dire au moins 121 milliards d’euros.

La Cour des Comptes avoue d’ailleurs avoir eu de la peine a estimer ce chiffre faute d’expérience, et s’en est tenu modestement à 31,9 milliards.

De plus, les dépenses de maintenance sont estimées de 1,7 milliard à 3,7 par an, et là aussi, avec les demandes récentes de l’ASN, on peut facilement déduire que ces chiffres sont encore très optimistes (lien), car c’est sans compter avec l’évolution des dépenses de maintenance des installations qui va plus que doubler entre 2011 et 2025. lien

Les exigences de l’ASN (autorité de sûreté nucléaire) entraineront en effet au moins un surcoût de 10 milliards au delà des investissements déjà programmés. lien

Devant la publication de ces chiffres, Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez en a profité pour critiquer les tarifs pratiqués par EDF. lien

Le ministre de l’industrie, Eric Besson, a été d’ailleurs pris en flagrant délit de mensonge au sujet du prix de l’électricité, lors d’un débat avec Eva Joly en novembre dernier. lien

Ne parlons pas du stockage des déchets et de l’éventuel traitement lorsqu’une solution acceptable sera trouvée.

L’enfouissement des déchets, prévu à Bure est inacceptable, si l’on veut respecter les générations futures, puisque ces déchets seront dangereux pendant au moins 100 000 ans, et lorsqu’ils seront mis en container de béton, il parait difficile de garantir leur étanchéité si longtemps. lien

Ceux qui imagineraient envoyer les 672 000 tonnes de déchets dangereux dans l’espace devraient rapidement déchanter, car sachant qu’une fusée Ariane 5 ne peut envoyer plus de 10 tonnes en orbite, et que chaque vol coute  160 millions d’euros, l’addition des 67 000 vols se monterait à plus de 10 000 milliards d’euros. lien

Il faut aussi s’étonner de ne pas voir figurer dans ce rapport de la Cour des Comptes des coûts induits, relatifs à la santé.

Sachant que la moitié des cancers sont imputables à l’industrie nucléaire, et que ceux-ci coutent mensuellement entre 3000 et 6000 euros, soit pour la totalité des dépenses liées au cancer un cout annuel de 30 milliards d’euros en France, (lien) pour quelles raisons n’en tiendrions-nous pas compte dans le prix du nucléaire ?

En conclusion, le rapport de la Cour des Comptes, même s’il est déjà inquiétant, reste donc assez éloigné de la réalité, vu la faible estimation du démantèlement et de la maintenance, sans oublier les conséquences en matière de santé, (leucémie et cancers), ni le financement du traitement des déchets, difficile à estimer, dont on sait déjà que le contestable projet d’enfouissement à Bure est passé de 15 milliards d’euros à plus de 35 milliards en quelques années. lien

D’ailleurs dans un rapport de 1999, Jean Michel Charpin, Benjamin Dessus et René Pellat avaient chiffré le dossier nucléaire (recherche, développement, exploitation) dans une fourchette entre 418 et 446 milliards d’euros. lien

Si l’on prend comme référence la centrale EPR en Finlande chiffré à l’origine à 3,3 milliard, et qui a plus que doublé aujourd’hui, on devine les écarts considérables qu’il peut y avoir entre les prévisions et la réalité.
Mais le plus grave, c’est le possible accident surtout si l’on songe que la catastrophe d’AZF a coûté 2 milliards d’euros, et que celle de Fukushima coutera, selon Michèle Rivasi, de 100 à 500 milliards d’euros. lien

Or EDF est assuré pour tout accident à hauteur de seulement 91 millions d’euros.
Et puis il ne faut jamais perdre de vue que les 58 réacteurs français couvrent un territoire de 500 000 km2, en n’oubliant pas qu’en cas d’accident majeur, il y aurait au moins un territoire perdu pendant un bon siècle, dans un rayon d’au moins 30 km autour de la centrale.

C’est l’occasion pour chacun d’entre nous de voir qui serait menacé en cas d’accident majeur nucléaire en France. lien

Or Bernard Laponche a beau démontrer qu’il y a une forte probabilité d’accident nucléaire majeur en France, rares sont les élus qui en admettent la possibilité, sur le modèle de l’autocrate présidentiel français, droit dans ses bottes, qui se refuse à cette éventualité. lien

Pourtant, comme l’explique Benjamin Dessus, on peut sortir du nucléaire sans plonger dans le chaos.
Démontrant toute la désinformation maniée par le lobby pro-nucléaire, qui a coup d’annonces spectaculaires mensongères : 1 million d’emplois perdus, perte de l’indépendance énergétique du pays, tente d’affoler le public, Benjamin Dessus fait une critique constructive mettant en évidence les contradictions des tenants du nucléaire. lien
 
Comme chacun sait, même si par les temps passés, on utilisait de l’uranium extrait en France, celui qui alimente aujourd’hui les réacteurs nucléaires ne nous assure aucune indépendance. lien

Du coté de Fukushima, malgré le silence complice des grands médias, rien ne s’arrange et au fil des mois, les promesses de TEPCO s’envolent, et les difficultés s’accumulent.

Une nouvelle complication pointe son vilain museau, puisque on apprend aujourd’hui qu’à part les réacteurs détruits, il existe un autre lieu à haut risque : une piscine commune aux 6 réacteurs de Fukushima Daiichi qui se situe à une cinquantaine de mètres à l’ouest de l’unité 4.

D’un volume de 3828 m3, large de 12 mètres et longue de 29 mètres, elle ne possède pas d’enceinte de confinement et elle sert au stockage du combustible usagé, le gardant immergé pendant une période variant de 10 à 20 ans, afin de lui faire perdre une partie de sa radioactivité, ce combustible usagé ayant d’abord effectué un court séjour d’environ 19 mois dans les piscines attenantes aux réacteurs.

Or, Lors du tremblement de terre du 11 mars 2011, la bordure ouest de la piscine a été abimée, et il est indispensable que cette piscine reste totalement étanche, car si Tepco n’est pas très bavard sur son contenu, on sait quand même qu’il y aurait stocké là près de 1000 tonnes de combustible usagé, ce qui correspond à 6375 assemblages, rassemblant plus de 400 000 barres qui ne doivent surtout pas s’entrechoquer. lien
 
Au-delà de cette situation préoccupante, on apprend qu’une nouvelle fuite de 8500 litres d’eau radioactive s’est produite (lien) et n’aurait, d’après TEPCO, pas atteint l’Océan, obligeant l’exploitant à suspendre les opérations de refroidissement. lien

D’autres difficultés surgissent, puisqu’on a appris le 1 février, que des fuites d’eau concernant le réacteur n°4 s’étaient produites, confirmant les dires de Ryusaki Tanaka, journaliste indépendant, lequel a rapporté, après une réunion avec la NISA (agence de sécurité nucléaire et industrielle) : « l’accident nucléaire n’est pas fini  ». lien

Quant aux réacteurs détruits, après avoir percé un trou dans la cuve de confinement du réacteur 2, TEPCO a constaté la disparition du combustible fondu, et le professeur Tadahiro Katsuta, à déclaré «  il y a la possibilité que le combustible fondu tombé au fond de la cuve ne soit pas correctement recouvert par l’eau ». lien

Une caméra endoscopique à pu être introduite dans la cuve de ce réacteur. lien.

On s’interroge aussi sur la disparition de 840 travailleurs pour lesquels TEPCO n’a pas d’explication à fournir, affirmant être à leur recherche (lien) mais on est sur qu’à terme la catastrophe nucléaire japonaise aura des conséquences graves sur la santé de milliers de japonais, et d’ailleurs. lien

Le décompte macabre des premiers morts est sur ce lien.

Comme dit un vieil ami musicien et africain : « je suis aveugle, mais on trouve toujours plus malheureux que soi : j’aurais pu être noir ».

L’image illustrant l’article provient de « decroissanceoubarbarie.blogspot.com »

Merci à Corinne Py, Mick, Orion, gaijin pour leur aide efficace.

Olivier Cabanel

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