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Jacques Attali et le cul pour tous


Article source des Insolvables publié sur Agoravox et écrit par Christophe Leclaire



Jacques Attali, c’est l’économiste qui commente ce que les autres auraient dû anticiper, en oubliant qu’il en faisait partie. C’est le Monsieur je savais tout, mais je n’ai rien dit, car personne à part moi ne pouvait comprendre. Comme il est plus facile après coup d’expliquer aux peuples du monde – Attali ne s’adresse qu’au monde et à son au-delà – ce qu’il aurait fallu faire alors qu’il était encore temps, le voici cette semaine poursuivant sa pédagogie à rebours dans son café philo de L’Express (1er décembre 2011) et inscrivant dans le ciel les grandes règles du Bonheur. Je cite :
[…] il faut profiter des circonstances actuelles afin de réfléchir aux limites que le réel impose à notre liberté : nous, pauvres humains, sommes contraints dans les moyens dont nous disposons. A nous d'en faire le meilleur usage, de les répartir à propos et de profiter au mieux de tout ce qui n'est pas rare, de tout ce qui s'accroît quand on le donne : les idées, la tendresse, l'amitié, le rire, l'amour... Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les réseaux, lieux réels ou virtuels de rencontre, ont pris tant d'importance : ils sont les instruments de la circulation des biens non rares. Alors, si nous voulons échapper un peu aux limites de notre condition, il faudra faire évoluer notre modèle de développement vers la consommation de ces biens non rares. Vers l'altruisme et le plaisir de faire plaisir. Vers un autre monde…
Éloquent, non ? Et ça, c’est la conclusion, car avant il nous explique, en gros, qu’il existe des biens rares, l’argent par exemple, et que ces biens rares ne sont pas faits pour tout le monde. Mieux : que vouloir en profiter et réclamer sa petite part au nom de son travail serait une hérésie condamnant notre liberté tout autant que le concept de démocratie. Je cite :
Tout cela parce qu'on a trop oublié que la démocratie ne donne pas le droit de décider n'importe quoi, au nom de la sacro-sainte souveraineté du peuple ; en particulier, elle ne permet pas aux parlementaires d'augmenter à l'infini les dépenses, tout en réduisant les recettes. Elle n'est que la meilleure façon de répartir librement des biens publics sous les contraintes de la rareté, comme le marché constitue la meilleure façon d'organiser le libre choix de biens privés sous la contrainte de la rareté.”
Comme il l’avait prôné dans son ouvrage de 2010, “Sept leçons de vie : Survivre aux crises”, l’ancien sherpa de Mitterrand, actuel consultant du Palais, fondateur de la BERD à Londres (Banque Européenne pour le Développement et la Reconstruction, dont il démissionne suite à des accusations de gestion douteuse), actuel patron de PlaNet Finance (mis en examen en 2001 dans les ramifications de l’Angolagate pour recel d’abus de biens sociaux et trafic d’influence – relaxé le 27 octobre 2009 par le Tribunal correctionnel de Paris au bénéfice du doute), Jacques Attali, donc, qui recourait à des stagiaires payés 400€ alors qu’il présidait la “Commission de libération de la croissance” revendiquant des rémunérations décentes pour les étudiants en stages – mais nous ne sommes plus à une pirouette près –, se montre une fois de plus hermétique aux “stratégies actives” comme “l’exaspération, l’action politique et la Révolution”.
Il est vrai que lorsqu’on le peut, lorsque cela s’inscrit dans ses valeurs profondes, les jeux relationnels, le compromis, la connivence et la débrouille, sont des outils individuels autrement lucratifs.
Selon Attali, les peuples doivent se contenter de regarder passer les milliards sans broncher comme on voit passer les cigognes sans s’interroger sur leurs nids bâtis avec nos plumes. Son idée de pompier pyromane, de banquier schizophrène prêtant de l’argent aux plus faibles tout en conseillant à longueur de chroniques de ne pas s’endetter, n’est pas fausse en soi, elle est même excellente. Car il conviendrait en effet de refuser l’endettement, la surconsommation aveugle et les trains de vie illusoires qui sont des voies de garage et d’enfer, de résister de toutes ses forces aux harcèlements crapuleux des banques à grands coups de publicités indécentes, pour constater à quel point le patronat nous exploite, nous met en esclavage, à quel point il est impossible aujourd’hui de survivre avec son salaire.
Alors oui, Attali a raison lorsqu’il invite les peuples du monde à la sobriété, à la diminution de ses consommations absurdes, mais il a tort, monstrueusement tort quand il refuse aux peuples la gestion de leur « sacro-sainte souveraineté », comme il l’écrit avec ce mépris pour les peuples réels, pour les petites gens en chair et en os, qui a toujours caractérisé cet énarque, ce technocrate opportuniste, fondateur en 1994 de “Attali & Associés”, une officine de conseil international spécialisée dans les fusions acquisitions et autres montages financiers.
La démocratie à la sauce Attali, c’est d’un côté un univers de nantis et de profiteurs, d’ultra-libéraux et de capitalistes, que les peuples idiots, de l’autre côté, doivent regarder se goinfrer sans réagir. Oh non, surtout pas d’exaspération ou de révolution, quelle horreur ! Voudrait-on perdre ainsi notre liberté, insinue-t-il ? La démocratie, pour lui, c’est le statu quo d’un peuple gentil qui découvre, à la faveur inespérée de la crise fomentée par les banques, le bonheur de partager ensemble les biens non rares, c’est-à-dire les sourires, “les idées, la tendresse, l'amitié, le rire, l'amour… [...], l’altruisme, le plaisir de faire plaisir”…
Quel programme ! On se croirait à “L’Espace du Possible”, le lieu du cul pour tous, rendu célèbre par le roman de Houellebecq… On comprend mieux, dès lors, pourquoi Nicolas Sarkozy, l’orateur de Toulon 2.0, le protecteur de la France frileuse, apprécie à ce point ce recasé cynique de la Mitterrandie, ce grand idéologue qui rêve d’un gouvernement planétaire et universel, manipulant à sa guise une secte mondialisée d’abrutis passifs et d’imbéciles heureux.

Non, Monsieur Attali, ce qui vous fait tant peur et que vous baptisez « désastre », sachez qu’il y a des gens libres et fiers, combatifs, qui appellent ça une Révolution ! Et elle viendra, soyez-en sûr ! Alors, vos micro-finances lucratives, vous pourrez vous asseoir dessus… Vous êtes à l’économie ce que Pierre Assouline est à la littérature. À vous de deviner quoi.



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  1. Anonyme

    4 décembre 2011 à 07:31

    et cette révolution , ils vont se la prendre en pleine poire ; obligé de relever leur froc pour courrir plus vite et atteindre l'hélico qui leur perméttra d'échapper à la colère vengeresse d'une population incontrolable qui ne les supporte plus ;quel beau jour ce sera ;

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