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Etudiant en art et ethnologie, rêveur et grand amateur de surfaces libres.

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Opiacés & tranquillisants : du plaisir à la dépendance


Une consommation répétée de drogue modifie le « circuit cérébral de la récompense ». Les neurobiologistes précisent les changements moléculaires qui sous-tendent l’addiction.



Des lignes blanches sur un miroir. Une aiguille et une petite cuillère. Pour de nombreux toxicomanes, la simple vue de la drogue ou des objets associés provoque des frissons anticipés de plaisir. Ensuite, avec l’injection, viennent la bouffée de chaleur et de soulagement, ainsi que la sensation d’être au centre du monde. Pendant quelques instants, tout est parfait. Puis après une exposition répétée aux stupéfiants, que ce soit l’héroïne, la cocaïne ou le whisky, tout change.

La dose qui initialement provoquait l’euphorie n’est plus aussi efficace, et les toxicomanes finissent par avoir besoin d’une injection ou d’une dose de drogue simplement pour se sentir normaux : sans cela, ils sont déprimés et souvent même malades. Puis ils ont besoin d’une dose après l’autre, à un rythme qui ne cesse de s’accélérer : c’est l’addiction, la dépendance. Leur habitude de consommer de la drogue commence à dégrader leur santé, à épuiser leurs finances et à menacer leurs relations sociales. Les neurobiologistes savent depuis longtemps que l’euphorie déclenchée par les stupéfiants est due aux substances chimiques qui stimulent l’activité du système cérébral de la récompense. Ce circuit de neurones déclenche le sentiment de plaisir, par exemple après une prise de nourriture ou un rapport sexuel, des activités nécessaires à la survie et à la transmission des gènes.

La stimulation de ce système produit une sensation de bien-être qui nous encourage à répéter l’activité cause du plaisir. Toutefois, des recherches récentes indiquent que la consommation chronique de drogues déclenchent des changements de la structure et de la fonction des neurones de ce système, changements susceptibles de perdurer des semaines, des mois ou même des années après la dernière prise. Quand les stupéfiants sont consommés régulièrement, ces adaptations atténuent leur capacité à provoquer le plaisir, et renforcent le besoin qui piège le drogué dans une escalade destructrice de consommation, dont les conséquences sur la vie privée et sur le plan professionnel sont dramatiques. Une meilleure compréhension de ces modifications neuronales devrait améliorer la lutte contre la dépendance, et permettre aux toxicomanes de reprendre le contrôle de leur cerveau et de leur vie.




En étudiant l’action des drogues sur le cerveau, les scientifiques pénètrent le fonctionnement de la conscience humaine.

Notre organisme fabrique ses propres drogues, un système antidouleur, essentiel à notre survie. L’opium et ses dérivés – la morphine et l’héroïne – utilisent ce système naturel. Attaqué par la drogue, le cerveau s’adapte. Il se désensibilise au plaisir et l’addiction s’installe. Certains tranquillisants entraînent eux aussi une accoutumance. Et cette dépendance n’est pas seulement physique : elle tend à devenir psychique et peut durer toute une vie.








Partie 1 :











Partie 2 :











Partie 3 :










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