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Le rêve français, entre espoir et désillusion


Source (Publié le 14 mai 2012 sur Legrandecart.net par Badi Baltazar)


Fils d’une assistante sociale et d’un médecin anti-gaulliste et bien installé, homme de l’ombre attaché aux idéaux socialistes et admirateur de François Mitterrand, il considère le gauchisme comme une voie sans issue. Faux mou, sous-estimé, beaucoup ne l’ont pas vu venir, de ces débuts au parti socialiste il y a une trentaine d’années à la bataille des trois premier mai 2012.

Le fait est qu’il a réussi à tenir tête, tant dans la réaffirmation du clivage culturel des couleurs politiques que de l’ancrage d’une droite dure, il est fier comme il dit, d’avoir été capable de redonner espoir aux Français. (2) Comme le disait récemment Serge Halimi, s’en est fini du sarkozisme, mais aussi de l’anti-sarkosisme. La stratégie de l’homme normal de François Hollande a sans nulle doute bénéficié de la réputation de Président des riches de son adversaire. Mais pas seulement. En effet, bien que le parti socialiste ait recueilli les votes d’une majorité des électeurs français, notons que c’est davantage une sanction du bilan de Nicolas Sarkozy qu’une réelle adhésion au programme socialiste qui s’est exprimée. Les images de sincérité et de simplicité ont évincé celles du culte de la personnalité et de l’extravagance. Si François Hollande a clairement prit ses distances avec la dérive stigmatisante et xénophobe du Président sortant, les attentes d’un peuple rabaissé et affaibli durant les dix dernières années n’en demeurent pas moins considérables, sans oublier que les idéologues de l’identité franco-française sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Bien que les styles et les discours tranchent avec ceux du quinquennat qui s’achève, la vraie question demeure pour l’ensemble des Français et des observateurs : que nous réserve le nouveau Président de la République Française ? De quoi est-il réellement capable ? Fraîchement élu avec 51,62% des suffrages, François Hollande sera-t-il vraiment l’homme du rassemblement ?

A peine les premiers résultats annoncés, la Chancelière Allemande Angela Merkel l’a officiellement invité à Berlin où il devrait se rencontrer le 16 mai. Le Premier Ministre socialiste belge Elio Di Rupo était quant à lui à la Bastille, où une foule incroyablement enthousiaste attendait le discours du nouveau Président. Le relais du pouvoir n’était pas encore passé que le fil des évènements s’appropriait déjà le récit d’une présidence. Dans son discours de Tulle ce soir là, François Hollande a affirmé vouloir redresser l’emploi et la croissance, renforcer les services sociaux, l’éducation et la transition écologique. C’est ce qu’il a appelé je le cite le rêve français. Il a également demandé à ce que son mandat soit jugé sur deux engagements majeurs : la justice et la jeunesse. Il a souligné l’espoir des pays européens observateurs qui seraient, je le cite soulagés de constater que la France refuse de se résigner à l’austérité. Jean-François Coppé, chef de fil de l’UMP, acculé dans les retranchements de l’amertume, a déclaré je le cite que ces orientations consituaient une atteinte à la souveraineté de la France. Les représentants de droite, eux aussi, n’ont pas attendu une nano-seconde pour repasser à l’offensive, avec évidemment les législatives et la majorité à l’Assemblée Nationale dans le collimateur.

On ne peut envisager l’espace politique Français sans l’inscrire dans sa dynamique européenne. Que deviendra l’équilibre franco-allemand ? Quelles sont les chances de renégocier le TSCG (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance européenne) déjà approuvés par vingt cinq états sur vingt sept ? Clairement, elles sont très minces. L’Allemagne et le président de la BCE Mario Draghi campent sur leurs positions. Leur prérogatives sont claires. Bien que ce dernier évoque la nécessité d’un pacte sur la croissance, les orientations économiques n’ont guère changé. La baisse des impôts et la baisse encore plus importante des dépenses publiques demeurent au menu. Mario Draghi n’a pas caché ses intentions aux journalistes du Wall Street Journal le 24 février dernier en déclarant, je cite : “Les Européens sont si riches qu’ils peuvent se permettre de payer les gens pour ne pas travailler” ou bien encore plus clairement : ‘Le modèle social européen est mort ». Ce que le camp de François Hollande appelle une renégociation ne sera tout au plus qu’un avenant aux accords existants. (3)

Si l’on s’en tenait aux communiqués de Bruxelles et de Francfort, le réveil pourrait sonner l’heure des désillusions et l’affaire pourrait sembler bouclée. Mais si l’on relève un peu la tête, on peut s’apercevoir que les pays européens sont loins de vouloir marcher dans les clous. En Grèce, les élections législatives du 6 mai ont illustré les fractures qui minent la société grecque. Les deux partis traditionnellement majoritaires, Nouvelle Démocratie et le Pasok – signataires des accords avec le FMI (4) – ont été désavoués par une société grecque déchirée. Le parti néo-nazi Chryssi Avghi (L’aube dorée) a ainsi remporté près de 7% des voix et le parti de gauche radicale Syriza remporte la seconde place avec près de 17 %, devant le Pasok et à 2% du parti conservateur Démocratie Nouvelle. Soutenu par une grande partie de la jeunesse, des mouvements sociaux et des intellectuels, le parti Syriza milite contre le diktat de Bruxelles et refuse d’honorer les accords des plans de sauvetage signés depuis le printemps 2010. Ce blocage institutionnel remet évidemment en cause le programme de la Troïka. Face à l’issue incertaine des élections, la formation d’un gouvernement s’annonce difficile et c’est la sortie de la zone euro qui se profilerait si la Grèce était amenée à faire défaut, ce qui constituerait probablement un appel d’air pour les voisins européens.(5) Le FMI compte sur un nouveau gouvernement pour reprendre les discussions et ré-enclencher le scénario catastrophe. Et si les tractations partisanes n’aboutissent pas, un second scrutin pourrait être organisé, avec le risque (ou la chance) que le rejet soit encore plus marqués. Il faut noter que le scénario était en quelque sorte écrit d’avance : la montée des partis traditionnellement minoritaires est avant tout la conséquence d’un rejet des partis de gouvernements, décriés par la corruption et la dégradation constante des conditions de vie. Dans l’état, Athènes nous rappelle que le traitement de choc appliqué par la Troïka depuis 4 ans a largement démontré ses effets dévastateurs. La partie des bailleurs de fonds touche à sa fin. Et la seule question à se poser dès à présent n’est pas de savoir si la Grèce fera défaut, mais plutôt quand. Le message que nous adresse le peuple grec est clair : il ne paiera pas la dette qu’on lui impute. Et lorsque les pensions et les salaires ne pourront plus être payés, une nouvelle partie débutera pour l’Union Européenne et les Grecs. Mais cette fois-ci, les pronostics ne seront pas financiers.











 
En Roumanie comme en Grèce, le bras de fer qu’entretiennent le FMI et les mouvements sociaux illustre la servilité des gouvernements européens face aux diktats des marchés.(6) Le gouvernement Roumain de Mihai Razvan Ungureanu, nommé il y a à peine trois mois suite à la pression populaire est tombé à son tour le 27 avril dernier, suite à une motion de censure déposée par l’opposition. (7) Les manifestations contre l’austérité et la colère des citoyens roumains – pris en étau entre les chantage du FMI et l’instabilité des régimes qui se succèdent – semble conduire le pays dans une impasse inéductable.


Le peuple islandais a quant à lui fait du chemin depuis l’éclatement de la crise de 2008. Sans doute volontairement maintenus à l’écart des couvertures médiatiques et des discours politiques, les citoyens d’Islande ont résisté aux pressions, fait tomber le gouvernement, nationaliser plusieurs banques du pays et refusé de payer la dette publique contractée odieusement dans le cadre de pratiques politiques non légitimes. Des propositions émanant à la fois des citoyens et des autorités politiques ont été remises au Conseil Consitutionel qui les a adoptées à l’unanimité en juillet 2011. La nouvelle Consitution est depuis en cours de rédaction. Avec une croissance économique de 2.1% en 2011 et des perspectives de 2.7 pour 2013, l’Islande semble avoir échappé aux politiques néolibérales d’austérité et de répression qui frappent les autres pays européens. (lire aussi Génération 15M). Ne s’agit-il pas là d’un bel exemple de démocratie ? (8)

Thématique importante de la campagne du Président élu, la croissance semble s’être invitée dans les débats publics. Le président de la Commission Européenne, Manuel Barozo, s’est mis à parler de taxe sur les transactions financières, le président du Conseil Européen, Herman Van Rompuy, a annoncé la tenue d’un sommet informel des chefs d’états européens dédié à la croissance le 23 mai prochain. Néanmoins, l’Allemagne a réaffirmé qu’elle continuerait à plébisciter une ligne d’autérité pure pour, dit-elle restructurer et flexibiliser les économies qui, in fine, si tout va bien, stimuleront la croissance.
A gauche, à droite, tu sais pas où tu vas, à gauche, à droite, t’as l’embarras du choix (9)
La croissance, oui, mais laquelle ? C’est la question que pose l’Observatoire Européen des Entreprises dans son rapport consacré à la conférence EU in Crisis qui s’est tenue à Bruxelles les 5 et 6 mai 2012. (10) A court-terme, comment gérer l’austérité et à long terme, quel modèle politique, social et économique repenser ? Quelle croissance ? Qu’est-ce que signifie réellement le mot croissance dans la bouche des représentants politiques et des commentateurs influents de la scène publique ? Les semaines et les mois à venir semblent cruciaux pour l’avenir des pays européens. Les promesses de Monsieur Hollande seront mises à rude épreuve dès les premières semaines. PSA et d’autres entreprises ont gardé leurs plans sociaux et leurs projets de fermetures dans leurs tiroirs, sous clé jusqu’après les législatives. Bien que ces derniers nient leurs intentions, il est prouvé aujourd’hui que des notes en ce sens ont circulé au sein des conseils d’administration.

Le prestige et le pouvoir d’influence de la constellation de lobbies qui gravitent autour du siège des institutions européennes à Bruxelles semblent inaccessibles vus depuis les embryons de réseaux de coopération syndicales, les mouvements militants, associatifs ou populaire. Pourtant, on se doit de noter qu’une dynamique de convergence est à l’oeuvre. La volonté d’influer sur les débats publics qui animent ces acteurs de la société civile répond à un profond constat de déficit démocratique. Fatigués par la résignation ambiante, de plus en plus de gens s’engagent sur les terrains de la résistance. Tous plaident pour une recomposition des besoins fondamentaux. Se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner. Effacés de nos champs de visions par les enjeux économiques ? La crise économique devient la priorité absolue jusqu’à devenir l’avant-goût de notre imagination et l’arrière-plan de nos perceptions. Toutes les logiques tendent à s’articuler autour de cet axe. Comme l’aborde Fabien Defendini dans La disparition de l’argent, le progrès de civilisation s’est-elle coupée de la nature ?

Qu’elles soient de gauche ou de droite, les politiques économiques à la manoeuvre n’ont rien d’innovant. Héritées du siècle dernier et fortement inspirées des théories d’Hayek et de Friedman, les principes économiques qui les caractérisent se sont progressivement développés tout au long de la seconde moitié du vingtième siècle. Avec le concours des think-tanks et de certaines fondations anglo-saxones, l’idéologie libérale s’est imposée face aux politiques économiques keynésiennes appliquées depuis la crash financier de 1929 et le Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt. Pour simplifier, notons que le néolibéralisme en cours depuis le début des années quatre-vingt s’appuient sur les mythes de l’autorégulation et de l’autodétermination des marchés, ainsi que sur une dénigration systématique des politiques dites keynésiennes, qui privilégient l’intervention de l’Etat dans l’économie. Au regard des rebondissements et des tensions qui transpercent l’Europe ces dernières années, il est donc difficile de croire au slogan de campagne du Président victorieux, car tout porte à croire que le changement n’est pas pour tout de suite et que le seul changement possible sera celui que la population, de plus en plus tiraillée, sera amenée à décider. Le Président de gauche l’a d’ailleurs clairement rappelé lors de sa visite à Londres le 14 février dernier. (11)

Notons pour conclure que les trajectoires qui se dessinent s’éclaircissent à mesures que les populations opprimées s’expriment et que les alternatives collectives prennent forme. La remise en cause des institutions et des traités, la refonte du système monétaire, la participation active des citoyens à la vie politique, la redistribution des richesses, l’indépendance des contre-pouvoir et de la justice sont, je le crois, les seules issues viables. Quant à la question de savoir si François Hollande saura incarner ses promesses de changement : l’espoir est permis certes, mais rien n’est moins sûr ; la vague d’optimisme que suscite cette victoire électorale pourrait retomber tout aussi vite.

(1) « Le clown hypocrite » – peinture à l’huile réalisée par Gilles Rousset
(2) Après l’élection de François Hollande - Le Monde diplomatique, le 6 mai 2012
(3) La BCE en faveur d’un « pace de croissance » - Les Echos, 25 avril 2012
(4) Le FMI et l’arme de la dette - Le Buvard Bavard, 16 mai 2011
(5) En Grèce, succès de la gauche radicale, impasse institutionnelle - Le Monde diplomatique, 8 mai 2012
(6) Le chef des espions roumains nommés premier ministre - Le Monde, 8 février 2012
(7) Roumanie : le chef de l’opposition de gauche désigné premier ministre - Le Monde, 27 avril 2012
(8) L’Islande et la première e-Consitution - Le Monde, 23 juin 2011
(9) Citation extraite du morceau « A gauche, à droite » du groupe de rap hélvétique Sens Unik, sorti en 1993
(10) http://www.corporateeurope.org/eu-crisis-analysis-resistance-and-alternatives-corporate-europe
(11) Un entretien de Hollande dans la presse britannique courrouce Mélenchon - Libération, 14 février 2012
 
Cet article a été publié dans le numéro 2 de la revue contributive LE GRAND ECART
http://www.legrandecart.net/lerevefrancais/
 
 
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  1. Anonyme

    21 octobre 2012 à 22:45

    voici l'adresse de mon blog.
    ::<>

Surface Libre ?

Un liquide dans un récipient, en prend toujours la forme, il n’a donc pas de forme propre.
Lorsqu’il est au repos, sa surface est toujours plane et horizontale : on dit qu’il a une surface libre.
Mais là n'est pas la question...