Surface Libre

Les deux journalistes de BFM-TV ont dû cesser leur reportage à la fin du dernier meeting de Sarkozy, jeudi à Toulon car ils ont été agressés. Ruth Elkrief et son collègue Thierry Arnaud, qui couvre pour la chaîne la campagne de Sarkozy, ont été agressés par des militants UMP.

Vers 19 heures, des huées ont commencé à fuser. « Il y a une atmosphère assez désagréable tout autour de nous », expliquait la journaliste à la caméra en direct, visiblement angoissée, alors que les participants quittaient la salle. « Des militants nous agressent, nous prennent à partie, ils sont assez méchants », expliquait-elle en directe.

Une trentaine de militants de l'UMP ont insulté les deux journalistes qui étaient en direct. « On nous a traités de vendus, de collabos, il y a eu des crachats, quelqu'un disait On est de droite et fiers de l'être », raconte-t-elle, précisant n'avoir « pas répondu et pas bougé de (son) siège ». Deux bouteilles remplies d'eau ont été projetées sur eux, l'une atteignant Thierry Arnaud au visage.

L'UMP montre son vrai visage : la haine de la liberté d'expression, un des piliers de la démocratie... Heureusement que ce parti va être chassé du pouvoir. Et c'est on assiste à l'UMP en mode panique.

C'est donc ça la république irréprochable chère à Sarkozy ?

N'est-ce pas Sarkozy qui disait il y a peu : "quand le leader de la famille ne dit rien, c'est qu'il cautionne" ?

Non seulement Sarkozy cautionne mais il faut le dire, il en est directement l'instigateur. En effet, lors de son meeting, Sarkozy a eu un discours d'une rare violence, fascisante, accusant gravement les enseignants, les journalistes, les magistrats.

Il a osé expliquer que ses adversaires voulaient lui voler sa victoire.

Comment s'étonner que ses partisans s'en prennent aux journalistes, représentant les fameux corps intermédiaires tant honnis par Sarkozy.

Pourtant personne ne songerait à qualifier Ruth Elkrief de journaliste indépendante, encore moins de journaliste de gauche.

Déjà dans son discours du 1er mai Sarkozy, a fait un pas vers le corporatisme, l'antichambre du fascisme.

Sarkozy a en effet eu un discours digne de Pétain :« Je le dis aux syndicats : posez le drapeau rouge et servez la France, servez les travailleurs qui vous font confiance. »

Pour Sarkozy, il faut en finir avec les revendications, avec la lutte des classes, pour œuvrer, d'après lui, au bien commun de la nation. Les travailleurs devraient donc taire leurs revendications pour continuer à rembourser la dette inique dans l'intérêt supérieur de la France.

Mais non monsieur Sarkozy, votre France n'est pas la nôtre ! Vous c'est la France du Fouquet's, des gavés du CAC 40, des parachutes dorés, nous c'est la France du Smic, du RSA, la France des faux travailleurs, des assistés, des chômeurs de ceux qui ne se lèvent pas tôt, vous avez déjà oublié ?

Alors laquelle des deux France les syndicats doivent-ils servir ?

La vôtre ou la nôtre ?

Sarkozy voudraient que les syndicats posent le drapeau rouge, autrement dit, qu'ils renoncent à défendre les droits et les intérêts des salariés .

Sarkozy voudrait que les syndicats regardent le monde tel qu'il est, autrement dit, qu'ils soient compréhensifs avec les grands patrons du CAC 40, de ne pas trop bouger quand seront annoncé les plans de licenciements, les projets de casse de la sécurité sociale.

C'est cela la conception de la démocratie de Sarkozy ? Des syndicats qui co-géreraient et co-gouverneraient, mais comment dans ce cas pourraient-ils défendre le monde du travail contre le monde de la finance ?

Sarkozy a clairement annoncé sa volonté de mettre à bas ce qu'il appelle les corps intermédiaires.

Ses militants l'ont parfaitement compris ce soir à Toulon.



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